Un activiste, venu protester contre le sort de migrants en août devant les locaux de la police aux frontières de Menton (Alpes-Maritimes), a été condamné mercredi soir à 6 mois de prison avec sursis notamment pour « outrage » et « violence » à l’encontre de policiers.
Le tribunal correctionnel de Nice oblige aussi Fouad H., âgé de 36 ans et habitant Besançon (Doubs), à faire 150 heures de travail d’intérêt général et à verser près de 2.000 euros en dommages et intérêts à trois policiers.
Le condamné, en état de récidive, a précisé en marge du procès qu’il était venu vivre pendant une semaine avec les militants « No borders » (pas de frontières) qui ont campé tout l’été avec des migrants sur une zone de bord de mer de la commune italienne de Vintimille, à proximité immédiate de Menton.
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La procureure Sylvie Canovas avait requis quatre mois de prison ferme et un stage de citoyenneté. Elle s’est montrée particulièrement sévère, en prenant la défense des policiers qui accomplissent « une tâche ardue » pour lutter notamment contre les passeurs et en décrivant « un usurpateur, alcoolique et oisif depuis trois ans », agissant de manière isolée « sans envergure et sans panache ».
Selon une policière présente à l’audience, l’homme avait proféré en pleine nuit de nombreuses invectives et tenté de faire passer des objets à des migrants, en attente de réadmission en Italie. « Il m’a dit, tu es une Arabe, tu n’as pas honte de faire ce métier? », a-t-elle témoigné. Selon un confrère, elle a aussi été traitée de « putain » et de « traitre ».
Fouad H. a tenté maladroitement d’évoquer « des contrôles racistes qui existent depuis quatre mois à la frontière des Alpes-Maritimes ». Avant d’être rabroué par le président du tribunal David Hill: « Ici ce n’est pas une tribune politique, ce n’est pas à vous de faire la leçon aux policiers ».
L’homme, alcoolisé selon la police, avait résisté lors d’une interpellation très mouvementée. Un policier, partie civile qui souffre d’une côte cassée, a indiqué avoir reçu des coups de poing et des griffures.
Le prévenu a nié ces accusations de violence, affirmant avoir lui-même subi des violences policières (qui n’ont pas été constatées médicalement, a précisé le président du tribunal).
Pour l’avocat des policiers, Me Adrien Verrier, l’homme était venu en « simple délinquant » pour « casser du flic sur le dos de pauvres migrants ».
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Source et AFP