Le député LR des Yvelines Henri Guaino (LR) a fermement condamné les propos tenus par Nadine Morano sur la race blanche, mais estime le contexte trop sensible pour livrer son rapport commandé en juin dernier.
«La question de la religion n’est pas pour moi une vraie question. Mais la question du mode de vie, des mœurs, de la façon de vivre ensemble, c’en est une, et dont il va falloir que l’on parle avec ceux qui ont du mal à la partager», martèle-t-il, tout en condamnant fermement le dérapage de la députée européenne.
«Quand on est un responsable politique on a une responsabilité quand on prend la parole. Et le contexte, les mots qu’on emploie, à une certaine époque, ils ont un sens auquel il faut absolument faire attention», a plaidé mercredi soir Henri Guaino, invité d’Europe 1. Et le député des Yvelines est déterminé à appliquer cette remarque à lui-même. Face à l’ampleur soulevée par la polémique après les propos sur «la race blanche» tenus par Nadine Morano, l’ancienne plume de Sarkozy a décidé de retarder la remise de son rapport sur l’islam de France, produit du travail de la première journée de réflexion organisée par les Républicains en juin dernier. […]
La raison de cette approche prudente, Henri Guaino la trouve dans l’angoisse qui gagne selon lui la population à mesure que les questionnements identitaires du moment demeurent irrésolus. «Je pense que ça crée une angoisse chez beaucoup de gens. Pourquoi? Parce que nous vivons en même temps ce que vous appelez ‘la coloration’, où nous vivons une période d’insécurité culturelle, d’insécurité identitaire, on appelle ça comme on veut, qui vient se rajouter à l’insécurité économique, sociale», fait-il valoir. «Et dans cette insécurité là, tout signe d’un changement brutal de mode de vie est pris comme une angoisse supplémentaire. Moi, je ne crois pas du tout que la France soit raciste. C’est sans doute un des pays les moins racistes dans l’Histoire», tient-il à souligner. […]