La chef de file de Europe Ecologie-les Verts, Cécile Duflot, impute, dans une interview au Journal du Dimanche, la progression du FN à l’abandon par François Hollande des promesses de la campagne présidentielle.
La chef de file EELV a prôné en particulier une rénovation de la Ve République et un “changement des institutions” pour “enrayer la marche vers la crise“.
“Il faut rompre avec la malédiction qui veut que dans notre pays, les changements de République soient enfantés par les cahots de l’Histoire. Si nous n’agissons pas, il y a un risque d’accident démocratique majeur”, a-t-elle déclaré.
Certains, comme Barbara Pompili, sont partis à cause du choix des militants de EELV de ne pas s’allier avec le PS dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Regrettez-vous ce choix ?
Je regrette la rupture du pacte politique de 2012, qui a conduit à ce choix. Il ne suffit pas de dire qu’il y a un risque de victoire du FN pour se rassembler. En 2010, Marine Le Pen récoltait 15% dans le Nord-Pas-de-Calais et 18% en Picardie. Depuis, elle ne cesse de progresser : pourquoi? Mais je ne me résous pas à ce naufrage annoncé […].
Le ressort du vote FN, c’est la crise démocratique ?
Le vote FN est un symptôme de cette crise. Le ressort de ce vote, c’est le sentiment d’abandon et de dépossession entraîné par le brouillage des politiques. On ne peut pas cacher qu’il y a une progression du FN depuis la victoire de la gauche et des écologistes en 2012.
C’est donc la politique menée qui pousse au vote FN ?
Le carburant le plus puissant de la poussée nationale-populiste, c’est le sentiment que les responsables politiques ne mettent pas en œuvre leurs promesses, n’appliquent pas le programme sur lequel ils ont été élus. On est très loin de l’esprit de la victoire de François Hollande. […]