Au terme de deux jours de rencontres et de tables rondes, c’est le ministre de l’Intérieur lui-même qui est venu prononcer le discours de clôture des débats aux Etats généraux du christianisme organisés par La Vie.
Extraits du discours de Bernard Cazeneuve prononcé dans l’enceinte de la cathédrale de Strasbourg :
Même si elle est marquée par la sécularisation comme tous les pays occidentaux, même si elle a accueilli sur son sol les croyants de toutes confessions, qui contribuent eux aussi à sa richesse culturelle, la France est historiquement un pays de tradition chrétienne. Comment donc les Français pourraient-ils faire société en négligeant cet engagement des chrétiens ? Réciproquement, comment les chrétiens français pourraient-ils vivre leur engagement sans être conscients et fiers de défendre également les valeurs de la République ?
Au nombre des raisons de croire à la vitalité de notre société, je compterai également le grand nombre des étrangers, vivant parmi nous, qui souhaitent chaque année rejoindre la communauté nationale, par la naturalisation ou par mariage. Ils étaient 77 000 l’an passé.
Etre Français, ce n’est donc pas forcément naître en France, ce n’est pas professer une religion plutôt qu’une autre, ce n’est pas avoir le français pour langue maternelle, ce n’est pas avoir la peau d’une certaine couleur. C’est adhérer à des valeurs, à une histoire et à un projet commun.
Aucun Français ne peut contempler sa flèche sans se souvenir du « serment de Koufra » que Leclerc fit prêter aux soldats de l’armée d’Afrique, ni de la « Proclamation aux habitants de Strasbourg » qu’il adressa au lendemain de la libération de cette ville, le 23 novembre 1944 : « Pendant la lutte gigantesque de quatre années menée derrière le générale de Gaulle, la flèche de notre cathédrale est demeurée notre obsession. » […]
Il me semble du reste que le thème du « vivre-ensemble », que vous avez placé au cœur de vos réflexions, constitue dans la période troublée que connaît notre pays une interrogation et un défi qui s’adressent aussi bien aux Eglises qu’aux responsables politiques. […]
Je pense également, bien entendu, à l’engagement qu’ont manifesté catholiques et protestants dans l’accueil des migrants depuis plusieurs mois. Ils se sont situés dans la tradition du christianisme social, défenseur des plus pauvres et des plus faibles et ont répondu aux exhortations du pape Franoçis, appelant l’Eglise et les chrétiens à se rapprocher des « périphéries existentielles ». […]
Discours intégral de Bernard Cazeneuve
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Rappel :