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Certes, “c’est mieux que dans la rue“, souffle Mustafa, un Afghan. “Mais c’est très difficile de cohabiter avec toutes les nationalités, il y a des bagarres“: dans un lycée parisien désaffecté où s’entassent 700 migrants, la situation est devenue “ingérable“.

Chaque communauté a son délégué et on règle cela entre nous. Nous avons fui la guerre, nous voulons être en paix“, témoigne en anglais Mustafa, désigné par les siens pour les représenter. Des riverains apportent régulièrement des colis pour les habitants de l’ancien lycée Jean-Quarré, dans le XIXe arrondissement, occupé depuis le 31 juillet.

Mais les gestes de solidarité peuvent dégénérer, dans cet environnement chaotique: lorsque Marie arrive, les bras chargés de sacs qui sont aussitôt stockés dans la réserve commune, un attroupement se forme. Une dizaine d’hommes réclame bruyamment un partage immédiat: les sacs sont déchirés, les vêtements pris à la volée.

[…]”Dès que des dons arrivent, ils se jettent dessus pour les revendre à l’extérieur.” […] “Ici, c’est l’Afrique, on a un repas par jour, on dort à même le sol“, peste en arabe Abdallah, un des nombreux Soudanais qui squattent ici.

On est dans l’urgence alimentaire. On a des gens qui ont déjà payé un lourd tribut et une telle promiscuité, c’est pire que du Zola“, confie Hachémi Boudrahem, président de l’association la Chorba pour tous, qui distribue chaque jour des repas.[…]

En attendant, toutes les semaines, une équipe de la mairie vient chercher des femmes, volontaires pour être relogées dans un centre d’hébergement.

Nous sortons les personnes vulnérables: les femmes avec enfants, enceintes ou isolées. C’est un lieu qui craint“, explique Pierre-Charles Hardouin, en charge des sans-abris à la mairie de Paris, alors que des rumeurs font état de viols, de cas de prostitution, de prix à payer pour dormir sur un matelas ou dans une chambre.

L’autogestion a trouvé ses limites avec l’explosion du nombre de résidents. “Ce lieu, il faut l’évacuer, c’est ingérable. C’est en partie notre faute, on le reconnaît, mais les vrais responsables, ce sont les pouvoirs publics qui n’ont pas mis un centime“, juge Hervé Ouzzane, du collectif la Chapelle en Lutte, qui a investi fin juillet le lycée pour y reloger les migrants.

La Montagne

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