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Les fidèles de l’église Sainte Rita [de rite catholique gallican] occupée nuit et jour depuis le 5 octobre, ont assisté dimanche à la première messe célébrée depuis avril. L’église du XVème arrondissement est défendue par un véritable mouvement de citoyens, Anonymous à l’appui, luttant contre sa démolition.

Jamais messe dominicale n’a été si surréaliste. Dans les fumées d’encens, au son des chants en Latin et des gémissements des nombreux chiens venus avec leurs maîtres à l’office, devant le drapeau tricolore et une statuaire flambant neuf de Sainte-Jeanne d’Arc et de Sainte-Rita, une foule hétéroclite chante d’un même chœur. Les messieurs vieille France comme les altermondialistes, les riverains comme les touristes, les militants pour la démocratie comme les nostalgiques de l’Ancien Régime. Deux Anonymous, masques derrière la tête et caméras en main, sillonnent les rangées de bancs pour filmer les deux heures de cette célébration eucharistique haute en couleurs.

A Sainte-Rita, au cœur du XVème arrondissement de Paris, cause désespérée depuis deux ans après son rachat par un promoteur (3,3 millions d’euros) pour en faire un parking et des logements, l’ambiance est à la liesse. La nef est pleine, on ajoute des chaises. Pour entrer, chacun a dû passer les palissades en tôle, érigées six jours plus tôt en vue de la démolition de l’église, puis la trouée du porche, muré de parpaings depuis le printemps pour sceller l’expulsion des paroissiens. Même le célébrant, Mgr Samuel Pouhé, prêtre de l’église catholique gallicane de Paris, reste coi face à cette nouvelle et insolite communauté venue aider le quartier à sauvegarder son église.

C’est la première fois depuis avril qu’une messe est dite dans ses murs. Les paroissiens, mobilisés depuis des mois, continuaient à venir aux célébrations sur le trottoir, avec l’autorisation de la préfecture de police de Paris. Mais depuis l’occupation, lundi, de l’édifice par un collectif de citoyens venus de tous horizons, la communauté brave les interdits administratifs et reprend sa place. D’autant qu’elle a tenu en échec les ouvriers venus lundi commencer les travaux de démolition. Avec l’appui de l’ancien ministre Frédéric Lefebvre (LR) et du député-maire (LR) du XVème arrondissement, Philippe Goujon, qui a porté plainte après des échauffourées avec les ouvriers du promoteur. […]

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