« Lui président » devait introduire une part de scrutin proportionnel pour l’élection des députés. C’était la 48e proposition du candidat Hollande, au chapitre de la « République exemplaire ». Depuis, plus rien. Oublié, l’engagement scellé devant les Français. Enterrée, la promesse de remettre un peu de démocratie dans un vote où le principe de base (un homme = une voix) est foulé aux pieds. Grâce au miracle du système majoritaire, certains valent plus d’une voix, et d’autres moins.
Ainsi, en 2012, le PS a obtenu 48,5 % des sièges à l’Assemblée nationale, alors qu’il ne représente que 29,3 % de l’électorat. Quant à l’UMP, elle s’est adjugé 33,6 % des sièges avec seulement 27,1 % des voix. Les autres partis, en revanche, ont rétréci au lavage électoral. Le Front de gauche a sauvé 10 députés sur 577, soit 1,7 % des sièges, malgré un score électoral quatre fois plus élevé (6,9 %). Les écologistes ont obtenu 17 députés, soit 2,9 % des sièges pour 5,4 % des voix. Quant au FN, il n’a eu que 2 élus (0,3 % des sièges) malgré un score de 13,6 %.
Au total, 50 % des Français n’ont pas de représentant dans une Assemblée qui n’a de nationale que le nom.
Le Palais-Bourbon est ainsi l’enceinte d’une représentation caricaturale de la nation, ce qui est la négation suprême de la souveraineté populaire. (…)