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Ce professeur d’histoire du Haut-Rhin a tenu à témoigner. Dans le collège tranquille où il enseigne, il a eu à faire face, depuis la rentrée, à des comportements dont il avait entendu parler, mais qui en dix ans de métier ne l’avaient jamais concerné directement.

« En classe de 5e , le premier chapitre d’histoire est consacré à l’Islam. On aborde la vie du prophète Mohammed, l’Hégire, les règles de l’islam etc. Au troisième cours, une élève est venue me présenter un mot de ses parents dans son carnet de correspondance. Ils s’opposaient à ce qu’elle apprenne quoi que soit sur une autre religion que la sienne, et lui interdisaient de faire le devoir ! »

L’enseignant avoue ne pas comprendre que de telles considérations puissent ouvertement avoir cours à l’intérieur de l’école de la République. « La matière que j’ai choisie d’enseigner, l’histoire, est une ouverture sur le monde. J’ai surtout ressenti une grande tristesse. On se retrouve face à un mur, d’ignorance et de bêtise, et on ne sait pas quoi faire. C’est très préoccupant, d’autant plus que je sais que c’est arrivé à plusieurs autres collègues haut-rhinois depuis la rentrée. Ça fait peur. » Sidéré, le professeur tente de faire bonne figure, et transmet le mot à sa hiérarchie. « Ma principale était choquée, le service juridique du rectorat a été averti. »
Une lettre de rappel à la loi a été adressée aux parents. Elle stipulait que « les élèves doivent accomplir les travaux écrits et oraux qui leur sont demandés par les enseignants, respecter le contenu des programmes

Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l’ouverture la plus objective possible de la diversité des visions du monde […] aucun sujet n’est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique. »
Du côté du rectorat, on minimise. « Deux incidents de ce genre nous ont en effet été signalés depuis le mois de septembre, mais ils reposaient sur un malentendu avec les parents. Le malentendu a été levé par le dialogue. Les parents n’avaient pas compris que ce n’était pas un cours de religion, mais un cours d’histoire. Les élèves concernés ont réintégré le cours, c’est réglé », martèle la chargée de communication, Daniela vom Scheidt.

DNA

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