Lu sur le blog d’Ivan Rioufol.
Les grandes formations se rassurent en estimant impensable que Marine Le Pen puisse décrocher la présidence en 2017. Mais force est de remarquer qu’elles font tout pour.
La place de la présidente du FN au second tour de la présidentielle ne semble plus faire de doute. En privé, François Hollande explique, lui : “Si on ne lutte pas contre la dérive droitière, contre la libération de la parole, alors le pays est en danger“, sans se rendre compte de l’énormité de son propos contre la liberté d’expression.
Or c’est précisément pour s’être rangé à cette indéfendable vision d’une démocratie sous surveillance, en sanctionnant Nadine Morano pour un mot de trop, que Sarkozy a laissé passer l’opportunité de s’émanciper du politiquement correct. Car c’est d’abord le rejet de ce conformisme idéologique, qui s’accommode de la censure et de la police de la pensée, qui porte avantageusement Marine Le Pen, davantage que ses compétences économiques douteuses ou ses fascinations poutiniennes sans retenue. […]
Faire de Marine Le Pen l’ennemie à abattre conduit Les Républicains à ne rien voir de la profondeur du malaise identitaire de la classe moyenne, attachée à ses racines sinon à une race mal définie et mal comprise. […]