Pourquoi la France se targue-t-elle de vendre des armes à un pays qui piétine les droits de l’homme et participe à une guerre au Yémen ?
Manuel Valls est heureux : lors de son voyage en Arabie Saoudite, pétromonarchie, régime barbare, la France a signé pour 10 milliards d’euros de contrats. C’est le Premier ministre qui l’a tweeté lui-même, marquant sa joie par un point d’exclamation et soulignant son implication personnelle par l’ajout de ses initiales :
“France-Arabie Saoudite : 10 milliards € de contrats ! Le Gouvernement mobilisé pour nos entreprises et l’emploi. MV”
Ces accords, précise Matignon, touchent à divers secteurs : infrastructures, santé, satellites, agro-alimentaire, maritime, mais aussi armement. Cette fois, ce sont 30 patrouilleurs rapides qui feront l’objet d’une commande à la fin de l’année.
Vous vous demandez peut-être s’il est bien judicieux d’aller vendre des armes sophistiquées ou des satellites à un pays qui piétine les droits de l’homme, emprisonne les opposants politiques, coupe des têtes au sabre, dénie aux femmes de nombreux droits (y compris celui de conduire une automobile) et sponsorise l’islamisme radical dans le monde entier. Une “source diplomatique”, dans “le Journal du Dimanche” avance une réponse à vos interrogations :
“Si vous décidez de mettre fin à toute relation commerciale, vous antagonisez et vous rompez le dialogue. Un lien solide permet au contraire d’accompagner le pays dans d’autres directions au niveau politique.”
Idée brillante ! Voilà une piste pour régler les conflits en cours : ainsi, on pourrait vendre des armes à Bachar et-Assad pour cesser “d’antagoniser”. Ou bien à Daech, tiens : cela ne permettrait-il pas, par un “dialogue” avec ces fous sanguinaires, de les “accompagner dans d’autres directions politiques” ? […]