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Fondée par des musulmans au profil salafiste capables de lever un million d’euros en une semaine, l’ONG Baraka city suscite l’adhésion chez les jeunes…
Fondée par des musulmans au profil salafiste capables de lever un million d’euros en une semaine, l’ONG Baraka city suscite l’adhésion chez les jeunes croyants mais aussi la suspicion pour ses positions parfois ambigües.

Avec ses vidéos choc et ses discours engagés, l’association n’a que cinq ans d’existence mais a déjà fait parler d’elle. A sa tête, un trentenaire musulman portant calotte blanche, barbe non taillée et pantalon laissant apparaître les chevilles: Idriss Sihamedi.

Parti de l’école à 18 ans sans diplôme, ce jeune père de famille n’a rien à voir avec le milieu humanitaire. Il s’était lancé dans la communication puis s’est dit qu’apporter sa “plus-value pour les personnes qui souffrent dans le monde, ce serait génial”, raconte-il dans les locaux de l’association à Courcouronnes, en grande banlieue parisienne.

En 2012, il part au Togo et s’improvise chef de projet humanitaire. Il lance un challenge à ses coreligionnaires: récolter un million d’euros pendant le ramadan pour construire des puits pour les “frères et soeurs” togolais. Et ça marche. “Un million en une semaine”, se targue Idriss Sihamedi, un chiffre qui ferait pâlir bien des responsables de collecte. “C’est une bénédiction divine”, commente-t-il: l’association a la “baraka”.

– Non à la “fornication” –

L’an dernier, huit millions d’euros de dons ont afflué et “un ou deux footballeurs de stature internationale” ont mis la main à la poche, dit le jeune président sans divulguer leur nom.

Baraka city, 22 salariés, 41.600 followers sur Twitter et 568.000 “like” sur Facebook, sait aussi mobiliser les internautes. En 2014, sa campagne contre l’émission “Pékin express” en Birmanie, où les musulmans rohingyas sont persécutés, est un succès: les sponsors lâchent un à un M6.

Sur Twitter, Idriss Sihamedi fait aussi la morale, dénonçant par exemple la “fornication”. Souvent présenté comme un salafiste bien qu’il récuse cette définition, il ne serre pas la main des femmes. Et sur le site internet de l’ONG, seuls les visages des hommes de l’équipe apparaissent.

(…) Public Sénat

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