Les services de renseignement intérieurs allemands (BFV) surveillent étroitement les mouvements anti-islam comme Pegida, a dit lundi le ministère allemand de l’Intérieur, une semaine après une marche pendant laquelle une potence avec un noeud coulant au nom d’Angela Merkel a été brandie par un manifestant.
L’incident révèle “que le potentiel d’agressivité du mouvement est en train de croître“, a estimé le porte-parole du ministère de l’Intérieur lors d’un point de presse. “Les services de renseignement intérieurs, tant au niveau fédéral que des Länder, surveillent très étroitement ce phénomène“, a-t-il ajouté.
Pegida a prévu lundi soir un rassemblement à Dresde qui marquera le premier anniversaire des premières marches anti-islam organisées par le mouvement dans la ville d’Allemagne orientale.
Un an après sa création, le mouvement s’est radicalisé et exploite ce qu’il appelle le déluge de réfugiés pour séduire à nouveau. Ce lundi, Pegida espère rassembler 15 000 personnes au pied du prestigieux opéra Semper de Dresde. Ils étaient près de 9 000 à Dresde lundi dernier. Pour le politologue Timo Lochocki, «les manifestants ont le sentiment que le pays est bradé et que la classe politique ne les écoute pas, qu’ils n’ont aucune influence sur le cours des choses. Leur colère se dirige contre les réfugiés et les responsables qui ne les protègeraient pas. On peut sans doute regagner la confiance de certains qui respectent encore les institutions et l’Etat de droit. Mais cela ne vaut plus, pour une minorité grandissante.»