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A l’image de ce qu’il s’est passé mardi en Isère, des gens du voyage ont à plusieurs reprises bloqué des axes routiers ces derniers mois. Marc Bordigoni, chercheur à l’Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (CNRS-Aix-Marseille université), nous explique en quoi ce phénomène est récent.

Ce mode d’action visible et violent est-il habituel au sein de la communauté des gens du voyage ?

Marc Bordigoni : Non, cela reste marginal et c’est tout à fait récent. Il faut savoir que ce genre d’incident n’est pas du tout dans la culture des gens du voyage. Dans la tradition, il faut au contraire être le plus discret possible et ne laisser aucune trace derrière soi. Je pense que les anciens sont déroutés en voyant ce qu’il se passe.

Comment expliquer alors que certains aillent à rebours de la tradition ?

À mon sens, il faut d’abord regarder le contexte. Depuis une quinzaine d’années, les rapports de forces entre le monde du voyage et les autorités locales et nationales se sont tendus. […] Certaines municipalités y vont même à coups de pelleteuse pour rendre leurs terrains inaccessibles. Mais attention, je dis que les rapports sont tendus, pas violents. Quand c’est le cas, c’est qu’on a affaire à des familles marginalisées, qui peuvent péter les plombs. C’est très rare. […]

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