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Extraits d’une tribune du sociologue Alain Touraine publiée dans Le Monde sur la crise des “migrants”.

Je demande que l’on entende mes paroles comme si elles étaient prononcées au lendemain des résultats probables des élections régionales de décembre. Ne serons-nous pas alors plus inquiets pour beaucoup d’entre nous, y compris dans le camp vainqueur, des conséquences du triomphe d’un nationalisme à la fois archaïque et agressif  ?

A la première crise qui l’atteint directement, l’Europe s’écroule. Une partie de ses pays membres refusent de participer aux décisions nécessaires et dans ceux, comme la France, qui acceptent de chercher une solution, les réactions sont loin d’être à la hauteur des événements. […]

Je n’élèverais pas le ton si je constatais seulement l’impuissance de la France à se maintenir à la hauteur de nos plus hauts moments de générosité. Je m’attristerais seulement que la crise économique et le chômage durable aient brisé la générosité du pays de Médecins sans frontières, de Médecins du monde, de la Cimade, du Secours catholique, d’Action contre la faim et du Secours populaire. Mais la faiblesse de la France et de l’Europe doit nous inspirer de plus dramatiques inquiétudes.

Je vois dans la montée du souverainisme défensif et haineux en Europe l’équivalence du djihadisme dans le monde arabo-musulman. Des deux côtés de la Méditerranée, on voit les effets de l’impuissance de certains Etats à faire face aux exigences politiques et économiques d’un monde globalisé.

Ne devons-nous pas déjà nous inquiéter de ce que nous voyons et entendons en Hongrie et des discours qui se développent dans des pays aussi respectés que la Finlande, le Danemark ou… la France ? […]

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