À Pertuis, dans le Vaucluse, trois enseignants donnaient, vendredi 23 octobre, une conférence sur l’école organisée par ce collectif qui veut séduire les enseignants. En toile de fond : la réforme du collège, Najat Vallaud-Belkacem et la poussée du “communautarisme”. Reportage des Inrocks.
En 2002, les profs emmenaient les élèves par la main pour manifester contre Le Pen. C’était impensable de ne pas être contre le FN. Aujourd’hui, j’ai signé des cartes d’adhésion à des collègues. Le changement est considérable, même si l’idéologie gauchisante est encore très présente”. Valérie Laupies confirme : “Petit à petit, les enseignants sont sensibles à nos idées. Ils sont confrontés à la réalité et subissent les ravages des minorités”.
Une table en bois posée sur une estrade. Aux deux extrémités, des drapeaux français posés sur des lauriers. Pour un peu, on sentirait presque l’odeur de la craie. De cette hauteur, on remarque le tableau velleda qui trône près de la fenêtre mais qui ne servira à rien. Comme à l’école, – thème de la soirée -, Valérie Laupies entame son cours magistral. “Aujourd’hui l’école, c’est la jungle. Vous avez remarqué comme c’est bruyant, une école ?”. Elle même directrice, elle enseigne en CM2 à Tarascon. Elle est aussi vice-présidente du Collectif Racine, créé en 2013, et qui revendique le soutien de 40 000 “enseignants patriotes” encartés dans le giron du Rassemblement Bleu Marine et réunis dans 17 sections. […]
En face d’elle, une trentaine de personnes sont venus écouter sagement la leçon, sans craindre d’intervenir. “C’est encore dur de monter des listes car ici, la diabolisation est encore efficace. Le prisme étato-médiatique reste dur à combattre”, remarque Alexandre Vallet, responsable FN du canton de Pertuis, encarté depuis 2011, à l’origine de la soirée. […]
“Pour l’Aïd-el-Kebir, j’avais neuf élèves dans ma classe ! La moitié était restée chez elle…”, lance Roland, un jeune professeur stagiaire encore en formation. “Et pas question de leur demander un mot d’excuse. Ils ont tous les droits”.
“L’égalité, c’est donner la même chance d’arriver au bac. Ça n’est pas avoir une génération au bac. On est pas tous égaux”.
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