(…) Un véhicule de police les a collés au pas. “On s’est retournés, on a lancé une canette de Coca sur la voiture“, qui est partie en trombe. “Cinq minutes plus tard, des dizaines de policiers se sont rangés en ligne en bas de chez nous.” Les émeutes ont commencé comme ça.
“On a ramassé tout ce qui traînait, des pierres, des bouts de tôle, tout le monde s’y est mis.“
Les plus vaillants ont formé des groupes, avec des généraux, qui se réunissaient chaque jour à 16 heures, pour des attaques prévues après 20 heures. Les cocktails Molotov étaient prêts, les cagoules, masques à gaz et boucliers cachés dans les halls d’immeuble. 200 jeunes pour trois semaines d’émeutes qui se sont propagées partout:
“On voulait déstabiliser la police, les mettre en garde, sans grand moyen. On a réussi.“
Aujourd’hui, ses copains galèrent. Moshé se moque bien des “bâtiments refaits à neuf, des millions d’euros qui ont coulé…“. Il réclame juste “du travail” pour ceux qui l’entourent. Le temps a creusé l’amertume, les jeunes ont grandi:
“On a désormais cette expérience. Un nouveau drame… cette fois, ce sera la guerre.“