Pour le président de l’UDI, Marine Le Pen peut profiter de «l’absence d’offre politique» pour être élue. Il reproche à Jean-Christophe Cambadélis son discours «dangereux» sur le front républicain.
C’est le grand jeu de ces derniers jours. Depuis que le député socialiste Malek Boutih a assuré dimanche que l’élection présidentielle était «jouée d’avance» et que Marine Le Pen avait toutes les chances de l’emporter, les politiques sont invités à livrer leur pronostic sur l’ampleur vote frontiste en 2017. A l’instar du président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, invité ce mercredi de l’Association des journalistes parlementaires. Si son diagnostic n’est pas aussi définitif que celui de son collègue socialiste, le député-maire de Drancy se veut alarmiste.
«Si l’offre politique n’évolue pas, à gauche comme à droite, nous ouvrons un boulevard à l’extrême droite», assure-t-il, n’excluant pas un «accident démocratique» en 2017.
Très critique vis-à-vis de Marine Le Pen, face à laquelle il devait débattre la semaine passée dans Des Paroles et Des Actes, Jean-Christophe Lagarde dénonce le discours «dangereux» du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a laissé penser qu’il s’opposait désormais au front républicain contre le FN pour les régionales. Lui qui a «toujours été contre le ‘ni-ni’» (ni FN, ni PS) cher aux Républicains regrette que le patron du PS «trace un signe égal entre Xavier Bertrand et la présidente de l’extrême droite», tous deux candidats dans le Nord.
Pour l’entre deux-tours, Lagarde, qui pronostique des triangulaires «partout», «pense que les socialistes maintiendront leurs listes en créant un habillage qui est que la fusion des listes de gauche pourrait peut-être l’emporter, quitte à favoriser l’élection de l’extrême droite».
En creux, le président de l’UDI soupçonne le PS de vouloir faire gagner le FN pour provoquer un électrochoc dans l’électorat de gauche avant 2017. «N’y aurait-il pas des “Machiavel” au PS pour imaginer que cela leur permettrait d’offrir à François Hollande un 21 avril sans frais?» s’interroge-t-il.
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