Attirés par la promesse d’un asile facile en Allemagne, près de 150 000 Kosovars ont quitté leur pays fin 2014. Où ils sont réexpédiés aujourd’hui par Berlin, qui doit faire face au nouveau flux de réfugiés.
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Fin 2014, une rumeur folle se propage de villages en villages : l’Allemagne accorde massivement l’asile aux citoyens du Kosovo. En quelques mois, de novembre à février, ils sont entre 100 000 et 150 000 à tout quitter pour tenter leur chance en Europe occidentale. Au cours du premier semestre 2015, les Kosovars ont même représenté 78 000 des 180 000 demandes d’asile déposées en Allemagne. Les candidats au départ ont profité d’une «aubaine», l’ouverture des frontières de la Serbie pour les ressortissants du Kosovo, en vertu de l’accord conclu à Bruxelles au printemps 2013 entre Belgrade et Pristina. Des villages se sont vidés, des jeunes hommes mais aussi des familles entières sont partis. Ils ont vendu leurs rares biens ou se sont endettés, faisant la fortune des usuriers qui fleurissent au Kosovo. Alors que l’émigration constitue une vieille tradition, ce sont surtout les plus pauvres, très peu diplômés, qui sont partis durant ce grand exode.
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«On nous a vite expliqué que nous n’aurions pas l’asile, qu’il fallait faire place aux Syriens, raconte Myruete, la mère de famille. Nous avions le choix entre accepter un retour volontaire ou attendre que les policiers viennent nous chercher. Je ne voulais pas que mes enfants connaissent ça : on a accepté de signer et on est revenus au Kosovo le 1er octobre.»
Merci à nita