Entre les deux tours des régionales, la droite si elle a devancé la gauche, la droite voudra soudainement s’ériger en “rempart crédible contre l’extrême droite”.
La ligne droitière de la campagne des départementales (interdiction du voile à l’université, opposition aux repas de substitution), en début d’année, sera cette fois peut-être atténuée pour « ne pas heurter un électorat susceptible de se reporter », glisse un membre de la direction.
Pour ne pas avoir à effectuer un virage à 180 degrés au soir du 6 décembre, la droite est tentée d’anticiper et de procéder sans attendre à quelques ajustements. Pas de revirement, mais de petites touches, des signaux. On les perçoit en particulier en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), où Les Républicains (LR) ont pourtant l’habitude des face-à-face victorieux avec le FN. […]
Il y a quelques jours, M. Estrosi – accompagné de M. Muselier – a rencontré les grands acteurs culturels de la région marseillaise, à l’invitation du directeur d’un théâtre implanté à Aix-en-Provence et à Marseille. « Cette réunion n’était pas organisée par hasard, glisse un des participants. Muselier et Estrosi savaient qu’ils avaient face à eux neuf électeurs de gauche sur dix. Sans pour autant chercher à nous convaincre, ils voulaient qu’on soit des relais d’information dans nos milieux.»
En clair, c’était : “La gauche est morte, si vous ne voulez pas le Front national, il faut nous soutenir.” Ils nous ont alertés sur ce que pourrait faire le FN à la tête de la région, et Estrosi nous a expliqué qu’avec lui les subventions seraient maintenues… »
Certains veulent croire que suffisamment d’électeurs de gauche auront conservé leurs réflexes passés. « Oui, [les candidats FN] font des voix, mais cette région ne basculera pas. Au second tour, plein de gens de gauche donneront un coup de main à la liste de la droite républicaine, comme nous l’avons vécu aux départementales dans les Bouches-du-Rhône », prédit le maire de Marseille et sénateur (LR) Jean-Claude Gaudin. […]