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L’équipe de « Ronaldo » a joué la défense, face aux juges. Ce mercredi, quatre hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Meaux, suspectés d’être les complices d’un vaste réseau de trafic de drogue.

En 2012, 1,9 t de cannabis avait été saisie sur des bateaux de pêche, près de Marbella (Espagne), prêtes à être transportées en France.

Cité à comparaître, le cerveau présumé de ce réseau méditerranéen, Mustafa, un habitant de Garge-les-Gonesse (Val-d’Oise) de 37 ans – surnommé « Ronaldo » en raison de sa ressemblance avec le footballeur brésilien – n’était pas présent au tribunal. Et pour cause : il purge actuellement une peine de prison en Espagne, pour… trafic de stupéfiants.

Restent les quatre acolytes à la barre, que des écoutes réalisées par la police judiciaire (PJ) de Meaux veulent pointer comme des intermédiaires avancés du réseau. Ils sont mis en examen pour association de malfaiteurs, sur la base de conversations téléphoniques avec « Ronaldo » où il est question, entre autres, de transactions suspectes, de « prix au kilo »… Depuis 2012, s’ils ont écopé de plusieurs mois de détention provisoire en attendant leur procès, ils se disent totalement étrangers à ce trafic.

À commencer par Abdelmalik, 30 ans, habitant de Chelles, désigné par le procureur comme « le bras droit de Ronaldo » en région parisienne. Quasiment muet face aux juges, ce père de famille grand et sec nie en bloc : « Ce n’est pas moi sur ces écoutes. J’ai dû prêter mon portable. » On n’en saura guère plus.

Assis à côté de lui, son copain de la salle de musculation, Samba, 31 ans, un habitant de Champs-sur-Marne. Il serait « l’homme de main » du réseau, chargé de recouvrer les dettes par la force. Gabarit démesuré, muscles saillants sous le sweat XXL mais visage d’ange, il « ne se souvient pas » des échanges de textos avec Abdelmalik – lui demandant, entre autres, de « baiser sa mère » à untel ou untel. « Ce sont des paroles de jeunes de cité », justifie sa défense, qui estime que son gabarit « ne fait pas de lui un délinquant ».

Un peu plus bavard : Seddini, cousin d’Abdelmalik, gérant d’un salon de thé à Lagny-sur-Marne et patron d’un snack à… Marbella. Lui aussi nie : « Je ne connais aucun des prévenus. Et mon cousin, je ne lui parle pas depuis trois ans… Dans ces conditions, comment est-ce qu’on pourrait être un réseau ? », avance-t-il, rieur, soupçonnant la PJ de Meaux – « pas habituée à faire des gros coups », selon lui – de leur « avoir collé cette affaire sur le dos » sans preuve.

Le quatrième larron, Yassin, 28 ans, gérant d’un garage à Goussainville (Val-d’Oise), se dit également étranger aux accusations. « Les autres prévenus sont très sympathiques, mais je les ai découverts au cours de la procédure », jure-t-il. […]

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