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Mohamed Bajrafil, né à Moroni aux Comores, docteur en linguistique, est à la fois enseignant d’arabe à l’université, professeur de lettres dans le secondaire et imam à la mosquée d’Ivry-sur-Seine. Il a publié “L’Islam de France, l’an I”.
Vous enseignez depuis longtemps les sciences islamiques et, en tant qu’imam, répondez régulièrement aux questionnements des fidèles. Pourquoi avoir décidé d’écrire un ouvrage ?
D’abord, je l’ai fait pour ma religion. Aujourd’hui, que nous, musulmans, le veuillons ou non, notre religion de paix, d’amour, d’ouverture à l’autre, d’altruisme est perçue par un nombre non négligeable de terriens comme une bête immonde. Son image de marque est entachée. Sauf, bien sûr, à être aveugle. […] L’on somme souvent les musulmans de se fondre dans la République, de réduire leur visibilité dans l’espace public. Croyez-vous parallèlement en la capacité intégratrice de la République, en termes économique, politique, social… ?

Le but est d’apporter ma pierre à l’édifice de ce pays, menacé, qu’on le veuille ou non, par des conflits communautaires et civils, si nous tous ne bougeons pas. L’accent a, sur ce point, été beaucoup mis sur les rapports des jeunes à la République. […] Là où beaucoup voient les signes de cette explosion, je vois plutôt ceux de l’éclosion d’une nouvelle France, forte de tous ses enfants.

[…] Une France qui donne la même chance à tous ses enfants, qui reçoit en retour la considération que mérite un parent.

Une France qui ne se perd pas dans des jérémiades censées définir son identité, ayant compris que celle-ci est, du moins, aujourd’hui multiple. La djellaba n’étant pas moins française que le costume, Mamadou n’étant pas moins français que Paul.

Une France apaisée dans laquelle Mohamed et Ali, aux côtés de Françoise et de Jean-Marc ne se sentiront pas d’un autre bled que la France, parce que, de fait, c’est leur bled. […]

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