Ils font partie des quelque 300 migrants qui ont renoncé à rejoindre l’Angleterre pour demander l’asile en France et être “mis à l’abri”, selon les termes de la préfecture du Pas-de-Calais, dans d’autres régions de France, loin de la “jungle” surpeuplée et insalubre.
Une cinquantaine ont été transférés vers le Loiret. Le centre de vacances de Pierrefitte-ès-Bois, qui appartient à l’État, accueille le contingent le plus important : 24 Soudanais, un Erythréen et un Syrien, qui vivent à présent à quelques pas du café d’Hervé Le Moal.
“Disons-le tout de suite, aux dernières élections départementales, Pierrefitte a voté à 52,5% pour le Front national”, annonce d’emblée Ghislaine Beaudet. “Mais les électeurs ont aussi voté pour un conseil municipal [sans étiquette] qui est très ouvert à l’idée d’aider des migrants”, poursuit-elle, avant d’ajouter en riant : “Ils se sont peut-être trompés.”
(…) La société Adoma (ex-Sonacotra), qui a pris en charge ces migrants, refuse aussi de communiquer. “Il est encore trop tôt”, nous répond la direction nationale, qui souhaite que les demandeurs d’asile s’installent “en toute quiétude”. Impossible, donc, d’entrer dans le centre. Et si ces nouveaux venus peuvent circuler librement dans le village, il n’y a pas grand-chose à y faire. De toute façon, “entre les cours de français et les cours de cuisine, ils sortent peu”, selon Ghislaine Beaudet.
(…) Ghislaine Beaudet “espère qu’il n’y aura pas d’incidents”, mais elle sait “que ça n’arrivera pas avec les Pierrefittois”. “Il y a pas mal de militants d’extrême droite dans la région”, dit l’édile, qui craint “que des cambriolages soient organisés pour faire accuser les migrants”.
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