Après avoir été sacré troisième village préféré des Français, en juin dernier, sur France 2, Saint-Antonin-Noble-Val se préparait à vivre un hiver tranquille, à l’abri des regards. Rien ne laissait augurer que l’actualité de la «jungle» de Calais, ce bidonville où s’entassent des milliers de personnes prêtes à rallier l’Angleterre, frapperait aux portes de la bourgade des gorges de l’Aveyron. Plus précisément, un peu à l’écart du centre, sur le plateau du Bosc, dans le centre de vacances évangélique de Rehoboth, d’une capacité de 73 couchages.
Dans les prochains jours, 18 migrants de Calais ayant refusé de migrer vers l’Angleterre pourraient y être hébergés de façon provisoire. La préfecture confirme. Mais le jour exact de leur arrivée n’est pas encore fixé.
Gérard Agam, le maire de Saint-Antonin-Noble-Val a été prévenu par la préfecture. «Le centre de vacances est privé. Je n’ai pas eu tellement mon mot à dire. Mais de toute façon, je ne vois pas pourquoi je m’opposerais à cette décision humanitaire. Ce ne sont pas des repris de justice, que je sache. Ce sont des gens en grande difficulté. Les élus sont au courant depuis la semaine dernière», confie l’édile qui, mardi soir, a évoqué le sujet lors du conseil municipal. Globalement, le débat s’est déroulé sereinement.
Les services de l’Etat et les associations, comme les Restos du Cœur pour la nourriture se chargent de l’essentiel de l’effort.
Au centre de vacances évangélique du plateau du Bosc, Margareth et Johan Stoter, les responsables des lieux sont prêts : «Les migrants qui viennent ici ont renoncé à leur projet migratoire vers le Royaume-Uni. On les attend cette semaine. C’est un accueil provisoire. Les gens ne font pas trop la différence entre migrants venus de Calais et réfugiés de Syrie. Jusqu’au mois de mars, notre structure a des places disponibles. Il faut aider ces gens. Ces images de la jungle de Calais ne peuvent laisser personne indifférent.»
La Dépêche
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