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13/11/2015

L’idée évoquée en début de semaine par le premier ministre d’une « fusion » des listes de gauche et de droite entre les deux tours des régionales en décembre pour empêcher une victoire du FN en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a mis le feu à la plaine socialiste ces dernières quarante-huit heures.
«Une faute» pour Claude Bartolone, « une erreur » pour Julien Dray, une fin de non-recevoir de la part de Jean-Christophe Cambadélis… le chef du gouvernement a essuyé jeudi 12 novembre une série de critiques directement issues des rangs socialistes, où l’on peine à décrypter ses motivations réelles.
A l’Assemblée, chacun se lançait jeudi en petit comité dans des tentatives d’exégèse des propos du premier ministre. Sans parvenir à dégager une explication satisfaisante. Manuel Valls prépare-t-il sa sortie en cas de déroute aux régionales ? « Ce n’est pas à exclure, avec lui, tout peut arriver », estime un ministre. Pourtant, aucun signal n’indique à cette heure que son avenir à Matignon soit menacé. «Hollande n’a pas l’intention de se séparer de lui, il veut le garder au contraire jusqu’en 2017. C’est encore plus incompréhensible qu’il se mette de lui-même dans une telle situation», s’étonne un proche du chef de l’Etat.
Certains parlementaires y voient une stratégie à la Ponce Pilate : «C’est une manière de s’en laver les mains, de dire qu’il aura tout fait, qu’il ne sera pour rien dans ce qui sera arrivé si le FN gagne une région», tente un pilier de la majorité.

Un autre plaide… la sincérité, en rappelant les origines catalanes du personnage : « Quand il dit qu’il faut tout faire, c’est une forme de “no pasaran”, il est habité par l’idée qu’il faut faire barrage au FN, au-delà de tout calcul politique. »

Dans le Nord, les socialistes ont une autre explication, nettement moins glorieuse. Martine Aubry estime que la sortie du premier ministre est une façon de torpiller la campagne de Pierre de Saintignon, la tête de liste pour le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, afin que Marine Le Pen emporte la région et que son élection provoque enfin un électrochoc à gauche en vue de 2017. Une «tentation du pire » qui aurait pour but de provoquer la grande recomposition de la gauche et du centre que le premier ministre appelle de ses vœux depuis longtemps.
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12/11/2015

Invité sur Public Sénat à confirmer qu’il n’excluait pas une fusion, Manuel Valls a répondu, sans vraiment répondre : “cette question (…) se posera le soir du premier tour à chacun“, dans “deux ou trois” régions maximum, a-t-il estimé, répondant ainsi à ceux qui, à gauche, lui reproche de mettre la charrue avant les bœufs. “La gauche a toujours pris ses responsabilités, elle ne s’est jamais réfugiée dans un ni-ni, elle ne renvoie pas à dos la droite et l’extrême droite, nous faisons la différence, et la droite républicaine devra elle aussi faire un choix“, a-t-il lancé.

Fusion des listes de gauche et de droite… par publicsenat
Avant de répéter – une énième fois -, qu’il faudra, au soir du premier tour, “tout faire pour empêcher le FN de gagner une région. Et nous verrons dans quelles conditions en fonction du résultat“. Dit autrement : on verra alors s’il faut se maintenir, se désister au nom du front républicain ou fusionner avec la liste de la droite républicaine.
Outre Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, avec qui les divergences sont régulières, Manuel Valls a également été repris de volée par… Martine Aubry. Interrogée sur cette piste d’une fusion des listes par Europe 1, la maire de Lille est sans équivoque : c’est une très bonne idée, on voudrait faire gagner le FN qu’on ne s’y prendrait pas autrement“. Quant à Pierre de Saintignon, la tête de liste PS la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie – où Marine Le Pen est donnée favorite -, il confie en avoir “assez” et demande au Premier ministre “d’arrêter de tenir des propos qui nuisent à sa campagne“. […] source

11/11/2015


Manuel Valls prépare le terrain et les esprits depuis plusieurs jours. […] Avec la proposition d’une fusion, il garde sous le boisseau l’hypothèse du retrait des listes de gauche, que redoutent tous les élus locaux. La manœuvre a pour but de reporter sur la droite la responsabilité morale de faire barrage à l’extrême droite.

« Compte tenu du danger Le Pen, il faut assumer l’UMPS, l’UMPS c’est l’équivalent chez les autres pays européens des grandes coalitions », explique-t-on dans l’entourage du premier ministre.

Celui-ci cite souvent le cas de l’Allemagne, où Angela Merkel résiste à la montée de l’extrême droite en s’appuyant habilement sur une alliance de circonstance avec les sociaux-démocrates du SPD. Ce faisant, il commence à construire sa posture de l’entre-deux tours : celle du responsable politique qui aura tout tenté pour empêcher le FN d’arriver au pouvoir, face à une droite présentée comme irresponsable. […] source


Décidé à tout faire pour empêcher Marine Le Pen de prendre la région Picardie-Nord-Pas-de-Calais – celle où le Front national est selon lui le plus dangereux – le Premier ministre Manuel Valls affirme à qui veut l’entendre qu’il ne faut « rien exclure ».
Certes, il reste pour l’instant prudent : il dit attendre (avec impatience) les futurs sondages pour voir si la tête de liste PS Pierre de Saintignon décolle ou non et considère de toute façon que seuls les résultats du premier tour des régionales permettront de fixer définitivement une stratégie. Mais en attendant, Manuel Valls préfère anticiper et lancer le débat plutôt que de devoir improviser au soir du 6 décembre.
Valls doute par ailleurs que le retrait de l’une au l’autre des listes, de droite ou de gauche, serait la bonne parade pour éviter une victoire de la patronne du FN. D’autant que le PS ou LR pourraient en se retirant s’exposer à une « double peine » : n’avoir aucun élu pendant six ans dans une région qui serait néanmoins dirigée par le FN. Il penche donc pour la fusion des deux listes républicaines entre les deux tours.
« C’est extrêmement difficile mais la question de la fusion, il faudra la poser », confie le Premier ministre à ses visiteurs.

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