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Après les attentats de Paris revendiqués par Daech, et la découverte d’un passeport syrien près du corps d’un des kamikazes, les migrants rassemblés dans la jungle de Calais hésitent entre crainte et colère.
Deria joint ses deux mains pour les tendre vers le ciel. Son pied frappe le sol boueux de la « jungle », le nom donné à l’immense camp où vivent, comme lui, près de 5 000 migrants à Calais (Pas-de-Calais). « C’est pas possible, c’est un cauchemar. Plus personne en Europe ne va vouloir de nous », réagit avec inquiétude ce Kurde de Syrie de 29 ans quand un homme lui apprend qu’un passeport syrien a été retrouvé près du corps de l’un des kamikazes des attaques de Paris. Les autorités avaient beau assurer lundi que l’authenticité de ce document restait à vérifier, Deria sait bien que la simple hypothèse d’un terroriste infiltré dans le flot de réfugiés va conforter la peur de certains Français. […] « On est des centaines sur les bateaux, c’est impossible de reconnaître un visage alors bien sûr que Daech en profite. Je savais que ça allait arriver. Si j’étais votre président, je ne laisserai entrer aucun Syrien, ils nuisent aux autres réfugiés », assène, sans concession, ce peshmerga (combattant kurde engagé contre le groupe Etat islamique). Sa rancœur a presque autant de force que sa détermination à se reconstruire après la guerre qu’il a vécue, les égorgements de civils auxquels il a assisté. […] Christophe, un riverain immédiat du campement, «cohabite» sans « y faire attention » avec les réfugiés. « Un terroriste infiltré dans les migrants, non, ça ne m’étonnerait pas. Mais même si j’habite à côté de la jungle je refuse d’y penser sinon je ne vivrai plus », explique ce marin de 44 ans qui a bien plus peur de son voyage en train qu’il doit effectuer aujourd’hui… à Paris que de ses voisins. […]

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