Selon l’ex-chef des services secrets, Peter Regli, les terroristes potentiels connaissent les lacunes de la surveillance en Suisse. On doit compter avec des jihadistes infiltrés sur notre territoire.
Peter Regli, il semblerait que deux des attaquants de Paris soient entrés en Europe dans le flot de réfugiés des ces derniers mois. Qu’est-ce que cela signifie pour la Suisse?
Cela fait longtemps que l’on craint que des terroristes se cachent parmi les migrants qui affluent en Europe et en Suisse. Maintenant, nous avons un exemple concret. L’Etat islamique a, entre autres buts, la mission d’éliminer les «non-croyants». La Suisse fait partie du monde occidental et de culture judéo-chrétienne. Elle est donc une cible potentielle. Les citoyens doivent être conscients qu’un terroriste peut se faire exploser à 7h30 du matin à la gare de Zurich.
Le Service de renseignement analyse les dossiers des Syriens et des demandeurs d’asile en provenance des zones de conflit. Est-ce suffisant?
Je pense qu’il fait de son mieux avec les moyens qu’il a, en coopération avec les corps de police, la police fédérale et la police militaire. Mais une chose est sûre: plus il y a de migrants qui arrivent, plus il est difficile de tous les contrôler. (Ndlr: L’an passé, le Service de renseignement de la Confédération a traité près de 2500 dossiers. A fin juillet 2015, il en avait étudié 1682.)
Qu’est-ce que cela signifie en terme de politique de sécurité?
Les autorités doivent s’interroger sur la manière d’allier libertés individuelles et sécurité. La première ligne de défense de l’état de droit, c’est le Renseignement. Les partis de gauche combattent la nouvelle loi, qui lui permettrait d’être plus efficace dans la prévention des attentats. Le services secrets sont pour le moment pieds et poings liés, en tous cas jusqu’au 1er janvier 2017, ce qui me préoccupe beaucoup.
(…) 20minutes.ch