Un Collectif de signataires demande un encadrement de l’état d’urgence.
Depuis les attentats du 13 novembre, le rythme des perquisitions et des assignations à résidence effectuées dans le cadre de l’état d’urgence va croissant en France.
Face aux inquiétudes et aux dérives qui ont d’ores et déjà été constatées, des citoyens de tous horizons appellent urgemment les autorités à mieux encadrer l’état d’urgence. Une tribune à laquelle s’associe Saphirnews.
Après les attentats du vendredi 13 novembre qui ont provoqué la mort de 130 personnes, l’état d’urgence a été décrété puis voté les 19 et 20 novembre par l’Assemblée nationale et le Sénat pour une prolongation de trois mois. Dans le contexte difficile que nous traversons, cette mesure permet judicieusement de réduire les risques de nouvelles attaques terroristes en donnant aux autorités de police une marge de manœuvre provisoirement plus grande pour traquer les responsables
Nous constatons des dérives à la fois dans la désignation des personnes ciblées, qui sont dans leur majorité d’honnêtes citoyens, et dans la façon de procéder, parfois violente.
Nous déplorons cette situation qui tend à criminaliser les musulmans et à les désigner comme des terroristes en puissance.
En l’espace de 10 jours, on dénombre 266 personnes assignées à résidence et au moins 1 233 perquisitions dont une bonne partie ont visé des lieux de cultes, des commerces, des familles. Les autorités ont aussi procédé à 165 interpellations qui ont conduit à 124 gardes à vue.
Nous interpellons le gouvernement et la classe politique dans ses responsabilités afin que l’application de l’état d’urgence n’accentue pas la stigmatisation de nos concitoyens de confession musulmane et se fasse dans le respect des libertés fondamentales !
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Premiers signataires :
Malika Guerbi, enseignante d’histoire-géographie, Jamel El Hamri, doctorant en islam contemporain, Gilles Manceron, historien, Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’Université Paris Diderot-Paris 7, Leila El Haddouchi, militante politique, Rachid ID Yassine, sociologue, Abdelaziz Chaambi, président-fondateur de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), Tahar Mahdi, islamologue et imam, Mathilde Bois, consultante spécialisée en relations publiques et relations presse et en communication politique, Yusuf Ozcan, étudiant en islamologie à l’EPHE, Tarek Mami, directeur de la radio France Maghreb 2, Ismahane Chouder, présidente de PACT (Participation Citoyenne), Younes Jaddaoui, ingénieur d’affaires, Mustapha Bahman, entrepreneur, Ali Ziane, étudiant en islamologie, Safia Sbahi, militante des droits de l’homme, Youcef Haji, écrivain et travailleur social, Fatima Bellili, responsable associatif, Safia Fahassi, enseignante et militante des droits de l’homme, Aziz Abil, président de l’association Calame&Livres, Shaima Elbialy, journaliste et fondatrice d’Alif Médias, Hanan Ben Rhouma, rédactrice en chef de Saphirnews.com, Yasser Louati, porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF)