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Il s’appelle Djemal F. Enfin, c’est sous ce nom qu’il est poursuivi pour toute une série de délits (vols, escroqueries, voyage habituel sans titre de transport) dont l’usurpation d’identité. Djemal F, en fait, c’est quelqu’un qu’il a rencontré en prison, et au nom duquel il s’est fait faire une fausse carte d’identité. 
Cela lui permet d’éviter les amendes des contrôleurs du train, de se faire soigner à l’œil alors qu’il est en situation irrégulière, de tromper les enquêteurs de tout poil…

Jeudi, à la barre du tribunal correctionnel, l’intéressé a reconnu s’appeler vraiment Karim Dialli, né en 1969 à Casablanca.

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En prison à la place de l’autre

Du coup, la présidente a lu deux casiers judiciaires : celui de Djemal F., dans lequel le soi-disant Karim a essayé de faire le tri entre ses propres condamnations et celles concernant vraiment F., puis le casier de Karim Dialli proprement dit. Ce qui au total fait beaucoup de condamnations. Usurper l’identité d’un autre délinquant n’est pas forcément de tout repos. Karim affirme même qu’en une occasion au moins il est allé en prison à la place de F.
Par trois fois déjà, des tribunaux ont prononcé à l’encontre du faux Djemal F. une peine d’interdiction du territoire. Mais comme le vrai Djemal est français, les Marocains n’ont pas voulu du faux, prétextant non sans raison qu’il n’est pas de chez eux. Vous suivez ?
Jeudi, pour la série de méfaits commis à Châtellerault par Karim/Djemal, faits qui ne présentent guère d’intérêt, il a été condamné à 30 mois de prison ferme.
Ou plutôt a été condamné « X se disant Karim Dialli ». Le tribunal a ajouté à cette condamnation une quatrième interdiction définitive du territoire. Qui ne sera mise à exécution que si le royaume du Maroc compte bien parmi ses ressortissants un Karim Dialli né en 1969 à Casa et accepte de le reprendre. Rien n’est moins sûr.

La nouvelle Republique

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