Pour Laurent Joffrin le Front nationale doit être désigné non comme un adversaire politique mais comme “l’ennemi principal”.
Au feu ! Sur ces élections régionales flotte désormais un drapeau brun. Angoissante depuis des années, la marée lepéniste atteint désormais un niveau qui fait peur. […]
Il faut se rendre à l’évidence : il ne suffit pas de combattre le Front en réfutant son programme. Il faut d’abord combattre les maux qui l’ont fait naître : l’impuissance publique, le désespoir populaire, l’incapacité à opposer aux imprécations frontistes contre l’immigration une politique humaine et crédible. Il y a là un examen nécessaire, qui concerne le politique en général, objet principal de la colère des citoyens, et la gauche en particulier, dont l’absence de résultats ouvre un boulevard à l’intolérance.
[…]Vainqueur dimanche prochain dans plusieurs régions, le FN serait en mesure de gagner la crédibilité gestionnaire qui lui manque, de rassurer les électeurs tentés qui s’en méfient, d’utiliser une tribune et des moyens qui lui faisaient défaut jusqu’à présent.
Dans ces conditions, la logique classique de l’ennemi principal doit s’imposer. Entre droite et extrême droite, il faut choisir le moindre mal. Tout républicain doit comprendre que le pire est devant lui. Et tout faire pour l’éviter.