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Par Gabriel Arnoux, pseudonyme d’un haut fonctionnaire européen et militant de gauche.

Je désobéirai pour la première fois à l’injonction du PS. Je suis peut-être un peu sot, mais je veux voter pour un parti de gauche, pas pour un candidat de droite extrême.

Et pourtant, j’y ai cru. Jusqu’à la dernière minute, j’ai rêvé voir les chiffres 23 ou 24 accolés au nom de Christophe Castaner. J’ai cru voir dans l’abstention, moins forte qu’il y a cinq ans, et moins forte en PACA qu’ailleurs, le signe que le réveil des consciences avait eu lieu, ou au moins, avait commencé.

Et puis la sentence est tombée. Même pas 16%, plus de dix points de retard face à la droite, le FN réalisait son plus beau score alors (nous avons depuis cédé cet honneur infect à nos amis de peine nordistes). L’envie, alors, de crier, de s’emporter (de s’engatser, comme on dit par ici), de s’en prendre à tout le monde. Mais quelques minutes seulement, ensuite le calcul froid des grands rapports de force, et alors, la confirmation, celle que la gauche est bien en deuxième position. Le désir, soudain, de retrousser les manches, de reprendre le combat. La gauche, en Provence, ça a du sens. Et oui, je me dis alors qu’il ne faut surtout pas abandonner. Je suis d’ailleurs très fier du discours de mon candidat.

Jusqu’à la nouvelle déception, double, celle de trop. D’abord, l’oukaze: le bureau national (mais qui est-ce donc?) décide que le PS doit retirer sa liste. Ensuite, Christophe Castaner, pour des raisons qui sont les siennes et que je peux même comprendre (ne pas mener un vain combat, la fatigue des trahisons successives), qui accepte cette décision venue d’en haut. […]

Libération

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