Le ministre de l’Intérieur allemand juge ces violences “révoltantes et inacceptables”. 54 actes criminels ont été notifiés depuis janvier. Les images d’accueil et de fraternité semblent loin.
L’Allemagne doit faire face à une recrudescence des violences contre les réfugiés. Alors que jusqu’à un million de migrants devraient être entrés en Allemagne cette année, le gouvernement d’Angela Merkel signifie sans cesse son inquiétude face à cette montée de la haine anti-étrangers. Et ce, d’autant plus que le parti anti-immigration Alternative für Deutschland (AfD) donne de la voix.[…]
« Le fait qu’il n’y ait pas eu de morts jusqu’ici relève de la chance », estime pour sa part Timo Reinfrank de la Fondation Amadeu Antonio, qui lutte contre le racisme. Les attaques racistes se sont multipliées surtout depuis l’été avec l’arrivée spectaculaire de centaines de milliers de candidats à l’asile en quelques semaines.
De juin à fin septembre, il y a eu en moyenne chaque jour trois actes xénophobes contre des foyers de demandeurs d’asile, selon des chiffres du gouvernement transmis aux députés. « Ces violences ne sont pas seulement commises par des néo-nazis », explique Timo Reinfrank. « Ce sont de plus en plus souvent des soi-disant citoyens et citoyennes inquiets qui donnent libre cours à leur racisme », selon lui. […]
L’extrême droite « se sent très confortée », juge le patron du Renseignement intérieur allemand, Hans-Georg Maassen, dans le Tagesspiegel. « Elle rend responsable les politiques et jusqu’à la chancelière et même les médias » en disant que la « politique des frontières ouvertes est la cause de ce qui se passe actuellement », dit-il. Et à l’approche de scrutins régionaux en 2016, notamment deux dans des Länder de l’Est, d’aucuns craignent une percée populiste de mauvais augure à un an des élections législatives.
Merci à marie salers