Texte de Bernard-Henri Lévy publié sur son blog “La Règle du jeu”.
A la haine qui s’est dite dans les urnes il faut répliquer avec la même vigueur qu’à celle qui s’est dite dans le sang.
La France, au terme de l’année terrible qu’elle vient de traverser, mérite mieux que le défaitisme.Quelle pitié si, alors qu’elle s’est courageusement dressée contre l’ennemi extérieur, elle venait à céder à un ennemi intérieur qui, lui aussi, à sa façon, rêve de la voir à genoux.
La France du pire a gagné la première manche.
Elle ne doit pas, dimanche prochain, gagner la seconde.
Un parti exécrable dirigé par une camarilla népotiste, riche en repris de justice et nostalgiques de l’esprit factieux, mettrait sous sa coupe plusieurs régions de notre pays ?
Dans sept jours, une fraction du territoire reviendrait aux descendants de Vichy, aux nostalgiques de l’Algérie française et de l’OAS, aux ennemis de toujours de la République et de la démocratie ?
[…]Et nous devrions vivre à côté de cette pestilence, respirer jour après jour l’irrespirable?
Il y a quelques semaines, face à une autre forme de menace dirigée contre notre vivre-ensemble, nous avons fait preuve d’un esprit de résistance surgi des profondeurs et qui a stupéfié le monde.
Les choses ne sont, bien sûr, pas comparables.
Et l’on ne saurait mettre sur le même plan le nihilisme exterminateur de djihadistes qui tuent comme on déboise et la triste passion d’apprentis sorciers qui, retournant les formes de la République contre son esprit et son histoire, projettent de révoquer nos traditions d’hospitalité, la liberté de création de nos artistes et quelques-uns des droits que les femmes ont conquis de haute lutte.
Mais il y a là, pourtant, deux phénomènes qui se répondent. […]