___________________________________________________________________
[…] Le gouvernement de centre droit projette de verser chaque mois 800 euros, sans considération de richesse ni d’âge, à tous ses citoyens. En contrepartie, toutes les prestations sociales seront supprimées.
Le gouvernement de Juha Sipilä entend ainsi lutter contre la pauvreté en subvenant ainsi aux besoins de base de chaque citoyen. […] Depuis quatre ans, le pays est confronté à une récession qui a fait grimper le taux de chômage à 10% de la population active.
[…]Avec ce revenu de base, le gouvernement finlandais souhaite donc encourager les chômeurs à accepter des postes qu’ils jugent trop peu rémunérateurs ou qui les obligeraient à renoncer à des prestations sociales. […] Ce système permettrait aussi de simplifier le système administratif lié au versement des prestations sociales puisqu’une allocation unique serait versée à tous, chaque mois.D’après Bloomberg, le projet coûterait à l’État 52,2 milliards d’euros chaque année, soit davantage que les recettes attendues pour 2016 (49,1 milliards d’euros).
Avant d’acter la généralisation du principe en novembre 2016, le gouvernement finlandais a donc prévu de mener une expérimentation sur un groupe limité de citoyens qui percevront un revenu de 550 euros par mois.
Le concept de revenu universel était déjà défendu par Milton Friedman dans les années 1960. Il considérait que les programmes de prestations sociales encourageaient l’oisiveté. Il proposait donc de remplacer toutes les aides versées par l’État par un revenu universel.
Dans les années 1970, ce type d’allocation a été expérimenté à Dauphin, au Canada avant d’être abandonné après un changement de gouvernement. D’après une étude universitaire, le revenu de base n’aurait pas fait baisser l’activité dans cette localité baptisée “la ville sans pauvreté”. D’autres pays ou municipalités réfléchissent actuellement à mettre en place ce dispositif.
La ville d’Utrecht aux Pays-Bas va l’expérimenter dès janvier 2016 sur un groupe de 300 citoyens. Les Suisses doivent quant à eux se prononcer l’année prochaine sur le sujet, bien que les députés suisses aient rejeté à la quasi-unanimité le projet.