Cette contagion d’ordre géographique est portée par la nature même de ce parti pas très bien ancré socialement et idéologiquement. Le FN s’appuie sur des rumeurs et des slogans, des idées toutes faites, qui se répandent de terrasses de café en terrasses de café, et de villes en villes. Cette formation politique a l’énorme avantage sur les autres partis d’être opportuniste. Incapable de proposer un programme de gouvernement avec un équilibre entre dépenses et recettes, il peut faire des promesses tous azimuts qui n’engagent que ceux qui y croient. […]
[…] C’est comme un phénomène de contagion. Sur les cartes, le vote frontiste se propage comme sur celles des épidémies de grippe. Dans la vallée du Rhône, il épouse presque exactement le relief : les plaines et les vallées des fleuves sont des zones de circulation aisée, donc de rencontres entre les hommes. Les opinions et les rumeurs y voyagent rapidement. En revanche, dans les premiers contreforts des Alpes ou du Massif-Central, il devient de plus en plus faible. Le même phénomène se retrouve dans la vallée de la Garonne, où le cours du fleuve de Toulouse à Bordeaux est propice au vote FN.