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Le Parisien continue la campagne électorale en publiant un article sur l’augmentation du nombre de procurations qui traduirait un “sursaut citoyen” et cite les propos d’un habitant de Sevran (Seine-Saint-Denis), Chériguène, hostile au Front national.

D’habitude, assure-t-il, Chériguène va voter. Mais dimanche dernier, cet ancien ouvrier de PSA Aulnay a délibérément boudé l’isoloir. Le coeur à gauche, ce quadragénaire au regard las voulait exprimer sa déception à l’égard du PS.

« Je suis déçu parce qu’ils n’ont rien fait pour empêcher la fermeture de l’usine (NDLR : en 2013). Claude Bartolone était venu nous voir avant l’élection de Hollande. Après, on ne l’a jamais revu. » Si l’amertume est grande, c’est que ce père de trois enfants, qui habite Sevran (Seine-Saint-Denis), n’a connu que le chômage depuis deux ans et vivote aujourd’hui avec une allocation de solidarité de 500 €.

C’est finalement le score du Front national qui l’a convaincu d’aller mettre un bulletin dans l’urne au second tour. « Sans ça, je n’y serais pas allé. Mais là, j’ai peur pour l’avenir de mes enfants. Je ne veux pas laisser passer le FN. Les gens ne savent pas ce que c’est l’extrême droite. Si Marine Le Pen passe, elle s’en prendra aux aides pour les gens comme nous. »

Sans grande conviction, mais avec le sentiment de ne pas pouvoir faire autrement, Chériguène ira donc voter, pour faire barrage «à un parti qui me rappelle la Seconde Guerre mondiale», dit-il. «L’économie ne va déjà pas très bien en France, mais avec le FN, ce serait pire. Les autres partis n’ont pas réussi à créer de l’emploi, comment croire que celui-ci y arriverait, en fermant les frontières et en faisant fuir les patrons ?»

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