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Reportage du Figaro sur la Maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis (93), fondée par napoléon en 1805, réservée aux jeunes filles dont les aïeux ont été décorés par la Nation, au choix, de la Légion d’honneur, de la médaille militaire ou de l’ordre national du mérite. 100% de réussite au bac, dont 68,6% de mentions très bien en 2014.

Entre les murs de la pension et la ville du 93, c’est le grand écart. « C’est à 500 mètres d’ici mais c’est un autre monde », décrit Cécile Bailleul, l’une des deux CPE de la maison, qui a officié pendant neuf ans dans un collège à Saint-Denis. «La différence est abyssale. Là-bas je gérais beaucoup d’urgences, de bagarres, d’exclusions, de violences physiques et verbales. Ici, il n’y en a pas».

Elles sont 500 jeunes filles à vivre dans l’ancienne abbaye royale de la basilique de Saint-Denis. En pension, en uniforme, au cœur de la Seine-Saint-Denis.

Ce privilège, accordé au nom du mérite d’un ancêtre, semble obsolète pour certains. Pourtant, à l’heure où on l’on se demande ce qui fait une « bonne éducation », près de 700 demandes sont déposées chaque année par des jeunes filles de tous milieux. Première surprise : «ce ne sont pas tant les parents mais les jeunes filles qui demandent à être ici» explique Marie-France Lorente, surintendante des maisons d’éducation de la Légion d’honneur. Un choix plutôt radical, car les règles y sont particulièrement strictes. Pourquoi, en 2015, vouloir grandir en uniforme dans un gynécée géant ? Quel attrait ces adolescentes trouvent-elles dans cette discipline hors du temps ?
Quitterie, Élisa, Flore, Auriane, Margaux, Jeanne, Hortense, Maylis et leurs camarades se réveillent chaque matin à 6h45 sous les hauts plafonds de l’un des dortoirs de la splendide abbaye royale, à deux pas de la basilique. Tous les jours, elles enfilent une chemise blanche, un gilet sans manches bleu foncé, une jupe droite, des mocassins et des chaussettes hautes qui complètent l’uniforme obligatoire. […]

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