Témoignagesd’immigrés maghrébins vivant en Corse.
Mimoune se définit comme 100% Marocain, 100% Corse et 100% Français”.
Avant les actes anti-musulmans qui ont éclaté dans son quartier d’Ajaccio, Mimoune n’avait pas à choisir entre ses origines, son île, et son pays. Depuis, il ne sait plus vraiment. […]
“On est très inquiets, mais on n’est pas terrorisés. On est des hommes quand même“, ajoute ce père de famille, partagé comme beaucoup entre la volonté de témoigner de la xénophobie dont ils s’estiment l’objet et la crainte de passer pour des “victimes”. […]
Cette impression qu’il y aurait deux catégories de Corses, l’une issus de l’immigration et l’autre vivant sur l’île depuis des générations, est largement partagée par ceux qui ont grandi dans ce quartier.
Les Corses “se sentent forts“, avance Sabri, jardinier de 31 ans, qui a l’impression de vivre un “apartheid”, notamment dans l’accès à l’emploi, où les “Corses ethniques” sont selon lui favorisés. Pourtant, “nous aussi, on est chez nous “, souligne-t-il. […]
“Le ‘Corse intellectuel de souche’ aime sa langue, son pays, mais il nous respecte“, analyse cet homme de 42 ans. Les auteurs des débordements, eux, “se servent du racisme pour se faire une identité corse“.
“En Corse, on est une île, on a toujours été une terre d’immigration. On n’a pas de sens raciste“, veut croire Antoine, fervent nationaliste.[…]