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Le débat sur la déchéance de nationalité fait rage. Réagissant aux propos du Premier ministre, qui considère qu’ «une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs», le «chef» des frondeurs appelle à une «résistance résolue».

[…] Je vois la grande diversité des réactions atterrées, venues de toute la gauche et au-delà. […] Les Français sont rationnels : ils comprennent déjà que les priorités sont ailleurs : la riposte opérationnelle contre le terrorisme, mais aussi et toujours la lutte contre le chômage. Nous mettrons en pleine lumière le caractère essentiel des idéaux d’une démocratie ouverte. C’est la seule façon de faire du prochain 11 janvier un moment qui échappe à l’imaginaire de guerre civile qui se répand en France. […]

La gauche française doit repousser cette idée, qui répond si mal aux désordres de notre époque. Ce n’est pas le moment de la honte, mais le temps d’une résistance résolue. Pour autant, j’éprouverai une grande tristesse si notre pays s’enfermait dans une «union nationale négative», pour «construire du consensus avec les formulations les plus archaïques de la xénophobie», selon les mots de Pierre Rosanvallon quand Nicolas Sarkozy exhumait lui-même la déchéance de nationalité il n’y a pas si longtemps. Oui, il faut l’abandonner sans attendre, car une fêlure irréversible se dessine déjà.

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