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Pour Gilles Kepel, politologue et spécialiste du monde musulman, en ciblant indifféremment “toutes les catégories de population” lors des attentats du 13 novembre, Daesh a échoué à créer un élan de sympathie parmi ceux susceptibles de se radicaliser. Il également reconnait que des municipalités s’appuient sur des salafistes “pour gérer la paix sociale”.

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Alors qu’en janvier, les terroristes avaient ciblé certaines catégories de la population, des journalistes, des policiers ou encore des personnes de confession juive, en novembre, tout le monde était touché. Une erreur, selon Gilles Kepel. Car si en janvier “Il y avait des gens qui disaient ‘Je ne suis pas Charlie’, là, personne ne va dire qu’il est d’accord avec la tuerie du Bataclan, observe le politologue. Y compris parmi des gens qui se réclament de Daesh, qui considèrent que ça a nuit à leur cause.

Gilles Kepel pointe du doigt une rupture de certaines personnes avec le reste de la société. Certains adoptent ainsi “une conception du religieux qui s’inscrit dans une logique qu’on appelle salafiste, explique le politologue. C’est-à-dire qu’au départ on n’est pas nécessairement violent, mais on fait une sorte de rupture culturelle avec l’environnement.

Dans un certain nombre de cas, ces salafistes sont bien considérés, y compris par les autorités municipales, parce qu’ils sont contre la drogue, contre la violence, poursuit le chercheur. Et donc on leur délègue un certain nombre de fonctions pour gérer la paix sociale. Mais lorsqu’un imam radical arrive, ou que l’un d’entre eux bascule parce qu’il a lu des choses sur internet, cette rupture qui a été faite va permettre le basculement dans la violence.

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