A deux mois des élections, le leader de gauche Robert Fico s’empare d’idées populistes : il refuse notamment d’accueillir des réfugiés syriens et n’hésite pas à insinuer qu’ils représentent une menace terroriste.
Dans la foulée des attentats de Paris, le Premier ministre slovaque a décidé de «surveiller chaque musulman du pays». Tous de potentiels terroristes, selon ce social-démocrate (Smer-SD), un certain Robert Fico. En campagne pour sa réélection, il ne cesse de taper sur l’islam. Et plus il tape fort, plus il grimpe dans les sondages de ces contrées viscéralement chrétiennes. Pour lui, migrants et musulmans, c’est la même chose. D’ailleurs fin décembre, il a déposé une plainte contre les quotas de réfugiés devant la Cour de justice de l’Union européenne. Robert Fico ne veut pas entendre parler de 2 500 demandeurs d’asile syriens ou érythréens. Leur arrivée constituerait une invasion, imposée par Bruxelles, dont il entend «protéger» les Slovaques. Pour les élections, il a d’ailleurs fait de ce «besoin de protection» son principal slogan.
La Slovaquie est l’un des pays d’Europe qui compte le moins d’étrangers : 1% environ de sa population. C’est aussi l’un des seuls, dans l’UE, à ne pas reconnaître officiellement l’islam. Il y a une dizaine d’années, Robert Fico, qui était déjà au pouvoir en coalition avec deux partis nationalistes, a fait passer une loi taillée sur mesure pour empêcher toute sécularisation de musulmans dans le pays : il faudrait 20 000 pratiquants pour que l’islam ait pignon sur rue, alors que selon le dernier recensement officiel, seuls 2 500 musulmans vivraient en Slovaquie, un pays de seulement 5,5 millions d’habitants.
(…) Libération
Notez qu'il est membre du PSE, donc du groupe qui unit tous les socialistes européens dont le PS français https://t.co/SzdZaCjPWi
— Pierre S. (@FrDesouche) January 4, 2016