Dans une interview mercredi pour BFMTV, le Premier ministre a rejeté l’idée, formulée notamment par le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, d’étendre la déchéance de nationalité à tous les Français et pas seulement les binationaux. “Cela n’est pas possible”, a assuré Manuel Valls.
La déchéance de nationalité ne concernera bien que les binationaux, dans la réforme de la Constitution. Manuel Valls veut “être là-dessus extrêmement clair”, a-t-il dit dans une interview accordée mercredi soir à BFMTV. Le Premier ministre rejette ainsi l’idée d’étendre cette déchéance à tous les Français condamnés pour terrorisme. Le débat s’orientait ces derniers jours vers une généralisation de cette mesure, comme l’avait d’abord proposée le secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et que n’avait pas exclue le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen. L’idée était d’éviter toute discrimination à l’égard des binationaux, qui auraient pu se sentir comme des “citoyens de seconde zone”, comme plusieurs voix à gauche l’ont évoqué.
Mais “il y a une condition qui doit être très claire : la France ne peut pas créer des apatrides, c’est-à-dire des personnes sans nationalité”, a tranché Manuel Valls au cours de cet entretien réalisé depuis Matignon. “Cela n’est pas possible. Cela ne serait pas conforme à l’image, ni aux valeurs, ni surtout aux engagements internationaux de la France. C’est pour ça que nous n’avions pas retenu l’idée de pouvoir déchoir tous les Français de leur nationalité”, a-t-il poursuivi. […]