« Des trafiquants sont venus du port nous proposer d’acheter pour 150 euros un faux laissez-passer de la police avec la nationalité syrienne dessus, car sans cela, on ne peut pas prendre le ferry et on est coincés sur l’île », explique Youssef, un jeune Marocain attablé à l’une des petites baraques à frites des abords du camp.
« Ils viennent avec leur portable prendre notre photo et nous rapportent le lendemain le papier », précise-t-il. Le trafic de documents explose à Lesbos. « Un réseau de quatorze personnes a été démantelé à Mytilène, mais pour un décapité, il en naît trois nouveaux », reconnaît un responsable policier. […]
Jusqu’à 2 000 dossiers sont traités chaque jour. « Au plus fort du flux, en octobre, nous avions plus de 4 000 arrivées par jour, c’était ingérable », reconnaît un policier. Aujourd’hui, les arrivées ont certes diminué, mais elles restent importantes. « Plus de 25 barques, soit au moins 1 200 personnes, ont débarqué depuis ce matin. En décembre, elles étaient 2 000 chaque jour en moyenne, souligne Boris Cheshirkov, coordinateur du Haut-Commissariat aux réfugiés sur l’île. […]