Après l’agression à Marseille d’un enseignant juif portant une kippa, Joël Mergui, président du Consistoire central, déclare qu’il est temps que la communauté nationale manifeste davantage son soutien aux Français juifs.
On ne peut pas vivre dans la crainte, ni être obligé de choisir entre sauver sa vie ou sauver son identité. Les deux vont ensemble. Le départ des juifs est une question qui doit se poser à l’ensemble de la société française parce que cela signifie que des citoyens français ne sont plus sereins simplement parce qu’ils sont juifs.
Il n’y aurait rien de contradictoire avec les valeurs laïques que des députés par exemple portent la kippa.
Vous associez-vous à l’appel du consistoire israélite de Marseille à ne plus porter la kippa ?
[…] La kippa est un des symboles fondamentaux du judaïsme, et donc de la liberté de conscience. Il n’est pas question que les juifs qui veulent la porter y renoncent. Ce serait nous priver de notre judaïsme.Les terroristes ne doivent pas avoir raison de notre mode de vie. Le problème, ce n’est pas la kippa, c’est les terroristes. Si un jour le président du Consistoire central devait dire aux juifs de renoncer à la kippa, cela signifierait que la France n’est plus la France et que la place des juifs n’est plus en France.
Quelles marques de solidarité attendez-vous des autres Français ?
Qu’ils se sentent concernés. […] Depuis dix ans, on a bien vu que s’attaquer aux juifs, n’est pas que le problème des juifs. On a d’abord brûlé nos synagogues et maintenant ce sont les églises qui brûlent. […]