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Mayotte est devenue un département en 2011. Mais les difficultés très particulières de l’île ont été mal anticipées, jugent les sages de la rue Cambon.

Une réforme « insuffisamment préparée et pilotée », aux conséquences financières mal maîtrisées et qui soulèvent des inquiétudes pour l’avenir : la Cour des comptes a livré mercredi un premier bilan pessimiste du passage de Mayotte au statut de département d’outre-mer en 2011. Dans un rapport présenté mercredi par le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, devant la délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale, la Cour fait part de ses inquiétudes quant à la capacité du 101e département, « très différent des autres départements et régions d’outre-mer », de rentrer dans le droit commun.
Confronté à une importante croissance démographique (la moitié des 220 000 habitants estimés a moins de 17,5 ans) et à une forte pression migratoire venue des Comores, Mayotte connaît le taux de chômage le plus élevé des départements d’outre-mer (36,6 %), et son PIB par habitant ne s’élève qu’à 7 900 euros, contre 31 500 euros au niveau national. Et « les opportunités de développement économique sont rares », a souligné Didier Migaud, évoquant l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi ou le port de commerce de Longoni.

(…) Des priorités bien identifiées par le gouvernement, qui a contractualisé avec Mayotte « près de 200 millions d’euros d’investissements d’ici 2020 », pour « répondre à des besoins criants dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, des déchets, du logement et de la santé », a précisé le ministère des Outre-mer à l’AFP. Le ministère a aussi insisté sur le travail déjà accompli, notamment en matière de construction d’écoles et de collèges et a souligné « l’ampleur de la tâche et son caractère inédit » dans un territoire où notamment « les Codes du travail, des impôts, l’organisation sociale et judiciaire particulières constituaient autant de spécificités ».
« Bien sûr, ce travail prend du temps, et la départementalisation n’est pas l’affaire d’un quinquennat », a insisté le ministère, rappelant qu’a été mis en place en juin 2015 le plan Mayotte 2025, « une véritable feuille de route » pour permettre le rattrapage du territoire. Avec ce rapport, le député de Mayotte Ibrahim Aboubacar espère que « cela va faire avancer les choses ». « On perd trop de temps », a-t-il déploré.

Le Point

(Merci à Capucine)

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