Les travaux de défrichement ont commencé. Lundi matin, dès 9 heures, les engins de chantier ont entamé leurs manœuvres. Leur objectif : créer une « bande » d’une centaine de mètres aux abords de la rocade portuaire et de la route de Gravelines. Une zone délestée de toute végétation pour permettre aux forces de l’ordre de pouvoir contenir les migrants et les empêcher de prendre la route d’assaut. De l’autre côté, route de Gravelines, la volonté de la préfecture du Pas-de-Calais est d’éloigner la Jungle des riverains. Mais certains n’y voient qu’une faible tentative pour tenter d’apaiser les tensions qui règnent à proximité de la Lande.
« C’est une bonne chose de reculer le camp, avoue Yves, qui habite à quelques mètres de l’entrée du chemin des Dunes. Les forces de l’ordre pourront mieux voir ce qui se déroule, mais après, est-ce que ça va diminuer le nombre de migrants ? » En déplaçant les migrants situés dans cette zone (vers le centre d’accueil provisoire), le but de la préfecture est justement de réduire leur nombre, en multipliant les départs vers des centres dispatchés sur tout le territoire national. Route de Gravelines, les riverains interrogés n’y croient pas. « Ça bouge un peu, mais s’ils ne peuvent plus se mettre là, les migrants iront ailleurs, lâche un autre voisin. De toute manière, on n’y croit plus. On a tous envie de vendre nos maisons mais elles ne valent plus rien. Si l’État voulait vraiment nous aider, il rachèterait nos maisons pour que l’on puisse s’installer ailleurs. »
(…) Nord Littoral