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Dans une longue interview à paraître dans Marianne cette semaine, la philosophe revient sur ce féminisme qui en oublierait la défense de la femme :

“Toutes celles qui ont mis la priorité sur la dénonciation du racisme avant la protection des femmes ont fait exactement la même erreur que la maire de Cologne [Henriette Reker a tout d’abord mis en garde contre les amalgames avant de conseiller aux femmes de… s’éloigner des hommes, ndlr]. Et j’en suis d’autant plus surprise que le féminisme, depuis une dizaine d’années, a pour principal objet, pour leitmotiv même, la lutte contre les violences faites aux femmes, ici, en France. Ce que cette affaire de Cologne a démontré, c’est que quand ce sont des étrangers qui sont en cause alors les priorités changent. Franchement, quand on prétend diriger un mouvement féministe, ou incarner le nouveau féminisme, être à ce point silencieux, comme première réaction, sur les violences dont ont été victimes ces femmes… c’est stupéfiant !”

Elisabeth Badinter considère que “s’il faut bien sûr se garder des amalgames, il ne faut surtout pas, pour autant, tomber dans le déni”. Ce que les néoféministes font, à ses yeux : “Elles sont dans l’injonction de faire silence, sous peine, disent-elles, d’alimenter le racisme.”

Alors que certaines associations de banlieue reprochent à ces féministes de les avoir laisser tomber dans leur combat, la philosophe répond :

“Effectivement, le féminisme qui se reconnaît dans l’extrême gauche a adopté les priorités de l’extrême gauche. C’est à peu près ce qui se passait il y a 40 ans, du temps des staliniens. “Ne dites pas ceci ou cela, car vous feriez le jeu du fascisme”, nous répétait-on à l’envi. Aujourd’hui ça n’a pas changé : ces femmes sont d’abord politiques, avant d’être féministes. et à chaque fois, elles vous renvoient à la figure que, si les jeunes portent le niqab, c’est parce qu’elles le veulent bien. Et que, si vous prétendez critiquer ceci, c’est une attaque de leur pratique religieuse… Donc c’est fini, on n’en parle plus. C’est devenu un sujet tabou.”

Marianne

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