Le Tadjikistan, république pauvre nichée au cœur de l’Asie centrale, est devenu un terreau de recrutement privilégié de l’organisation État islamique (EI). Selon des chiffres officiels, plusieurs centaines de jeunes Tadjiks ont déjà rejoint les rangs des jihadistes en Irak et en Syrie.
À l’été 2015, le régime autoritaire d’Emomali Rakhmon a essuyé un camouflet cinglant lorsque le colonel Gulmurod Khalimov, ex-commandant des forces spéciales de la police, a rallié les rangs de l’EI et appelé la population à suivre son exemple dans une vidéo diffusée sur Internet.
Depuis, les autorités sont parties en guerre contre l’islam radical et contre tout ce qu’elles considèrent comme une preuve de radicalisation. Les hommes sont fortement invités à raser leur barbe, tandis que le voile intégral n’est plus vendu sur les marchés. Une traque implacable des potentiels jihadistes est lancée, au risque de dérives brutales et de répression de la population.