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Quand le président de la République, chef des armées, parle, il ne saurait s’exprimer dans le vide. Ses propos sur la garde nationale – la première fois lors de son discours au Congrès le 16 novembre et la seconde lors de sa présentation des vœux aux armées le 14 janvier –, manquent pourtant de précisions. Georges-Henri Soutou, spécialiste d’histoire militaire et des relations internationales et professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Paris-Sorbonne (Paris-4), membre de l’Académie des sciences morales et politiques, apporte au Point son éclairage.

L’idée qu’on se fait en France d’une garde nationale, force supplétive assurant des tâches de maintien de l’ordre mais pas vraiment au-delà, est donc très éloignée de cette “armée bis” que l’on connaît aux États-Unis.

L’opération Sentinelle que l’on voit dans nos rues et nos gares est nécessairement provisoire, dès lors qu’on demande à des soldats, qu’on ne sait même pas où loger, d’accomplir des tâches de surveillance bien en deçà de leur niveau de qualification. Ils ne sont pas faits pour ça ! Il convient de trouver un démultiplicateur de force qui permettrait aux armées de disposer d’effectifs supplémentaires pour assurer ces nouvelles tâches.

La réserve opérationnelle se divise en deux composantes numériquement équivalentes : les armées d’une part et la gendarmerie de l’autre. Or, les armées n’ont plus aucune implantation dans la plupart des départements français, complètement démilitarisés. Ce qui n’est pas le cas de la gendarmerie, présente partout. Qu’en pensez-vous ?

La réserve opérationnelle se divise en deux composantes numériquement équivalentes : les armées d’une part et la gendarmerie de l’autre. Or, les armées n’ont plus aucune implantation dans la plupart des départements français, complètement démilitarisés. Ce qui n’est pas le cas de la gendarmerie, présente partout. Qu’en pensez-vous ?

Le problème, c’est que la gendarmerie ne dépend plus aujourd’hui que du ministère de l’Intérieur. Son lien institutionnel avec les armées a été coupé. Le maillage du territoire – ou son absence – constitue un problème évident qui fait partie de l’équation, à tel point que, s’agissant de ce thème, on entend parfois des militaires parler de « reconquérir le territoire national ». […]

Le Point

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