26/01/2016
La France veut convaincre les migrants de la “jungle” de Calais de faire une croix sur leur rêve de rejoindre l’Angleterre, et de plutôt demander l’asile en France. Des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) arpentent chaque mercredi le camp de Calais (Pas-de-Calais) pour retenir les migrants.
24/01/2016
Un fossé existe entre les objectifs (30.000 réfugiés sur deux ans) et l’accueil réel. La France accueillera ce lundi 43 réfugiés (30 Syriens, 10 Irakiens et trois Érythréens) en Loire-Atlantique. En novembre encore, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve tablait sur l’arrivée de “200 personnes en novembre, 300 en décembre et 400 en janvier”.
Mais cette mise en place laborieuse n’est pas une exception française. Un fossé existe au niveau européen entre les objectifs (160 000 personnes à relocaliser en deux ans à partir de la Grèce et de l’Italie) et leurs avancées, puisque seuls 330 réfugiés ont été accueillis pour le moment. 21 personnes en Allemagne, 6 en Belgique, 4 en Lituanie… avec 120 réfugiés, la France va passer dans le peloton de tête des pays pour l’accueil – d’autant qu’elle est aussi l’un de ceux qui ont proposé le plus de places d’hébergement, selon le décompte de la Commission européenne. L’ensemble du dispositif “est encore en rodage“, a reconnu la semaine dernière Pascal Brice, le patron de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), lors d’une audition devant une commission parlementaire. Et “pour l’heure les migrants ont d’abord pour objectif d’aller en Allemagne“, a-t-il ajouté. […]
“Il y a une réalité économique : la France a un taux de chômage plus élevé”, résume Gérard Sadik, chargé de l’asile à la Cimade, en rappelant aussi la présence de communautés déjà implantées. Mais “le passé colonial de la France pèse aussi, et les attentats. Cela joue contre son image”, ajoute-t-il.
L’accord de relocalisation est-il une solution adaptée ? “Non”, pour Gérard Sadik, qui juge le dispositif “dérisoire” au vu des flux d’arrivées. Mais Pascal Brice assure n’avoir “aucun doute” sur la montée en puissance du système “dès lors que les dispositifs d’information pourront être renforcés” et que les réfugiés entendront des échos positifs des premiers relocalisés. […]