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Patrick Kanner, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports est triplement concerné par la question de la radicalisation dans les quartiers en difficulté, parmi la jeunesse et aussi au sein du mouvement sportif.

En France, on découvre les centres de déradicalisation, mais dans des pays comme le Royaume-Uni ou le Danemark, ça se fait depuis longtemps…
On n’est pas en retard, mais on a peut-être sous-estimé l’ampleur du phénomène. La réponse ne doit pas être uniforme, elle doit être multiple. Nous devons agir en amont par la prévention et la consolidation du lien social. On a rétabli les crédits des secteurs associatifs supprimés à l’époque de Nicolas Sarkozy à la hauteur de 100 millions d’euros. Aujourd’hui, il y a notamment 7 000 associations dans les quartiers prioritaires. On a remis des adultes dans ces quartiers en créant des postes d’adultes-relais (4 200 aujourd’hui) et d’éducateurs sportifs (400 supplémentaires), c’est une de nos réponses. On a lancé un grand plan de formation de 10 000 acteurs sur les valeurs de la République, un relais important, dont bénéficiera notamment le secteur sportif parce que les clubs peuvent être des cibles pour les prédicateurs.

Les clubs de sport sont touchés par le radicalisme ?
Oui, aujourd’hui, les clubs sportifs et associations peuvent être des endroits de prosélytisme. On a reçu des signalements et pour moi, c’est une grande inquiétude. Le monde du sport n’est pas exonéré. Attention, ce n’est pas parce qu’un sportif porte une barbe qu’il est radicalisé. Mais on ne peut pas accepter qu’un joueur fasse sa prière à la mi-temps. Ma position est très claire, pas de religion dans les clubs et l’Etat ne reconnaîtra pas et ne versera pas un centime à ceux qui sortent du cadre. Un club, ou une association, doit ouvrir ses portes à tous les publics, respecter la loi en matière de non-discrimination et d’égalité des femmes et des hommes, avoir un fonctionnement démocratique et avoir une transparence dans ses activités et discours.

(…) Libération

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